Le niveau exigé en maths pour les élèves de 4e serait-il beaucoup trop bas ?C’est ce qui inquiète de nombreux internautes, qui ont vivement échangé sur X (anciennement Twitter) au sujet de l’évaluation de maths des élèves de 4e proposée à la rentrée scolaire 2023. Reprenant les questions une à une, certains se sont en effet indignés du niveau demandé.
Les petits Français sont fréquemment pointés du doigt pour leur mauvais niveau en maths. Au fil des évaluations internationales Timss (Trends in International Mathematics and Science Study), des résultats de Pisa en passant par nos tests nationaux, le constat ne flanche pas : nos élèves sont en retard dans cette matière. C’est cette fois l’évaluation en maths destinée aux élèves de 4e qui est pointée du doigt. Ce test proposé sous forme de QCM a été effectué pour la première fois en septembre cette année.
Des calculs plutôt simples
Les questions posées concernent à la fois des «automatismes» (comme «14-6 = …») et des résolutions de problèmes («Dans un supermarché, les fraises sont à 2€ le kg. Combien vais-je payer pour acheter 5kg de fraises dans ce supermarché ?»). Un test d’apparence plutôt simple, donc, même pour des élèves de 13 ans.
Pourtant, les professeurs de maths souhaitent tempérer la colère de certains. «Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’un test mis en place pour évaluer les acquis de 6e et 5e auprès des élèves qui viennent d’arriver en 4e. Le niveau exigé n’est donc pas celui d’une fin de 4e», nuance dans un premier temps Rémi Chautard, professeur agrégé de maths dans un lycée d’Île-de-France. «Dans ce contexte, si l’objectif est de mesurer le niveau de ces élèves au retour des vacances d’été, cela me semble plutôt cohérent : on peut distinguer ceux qui réussissent et ont le niveau attendu mais surtout ceux qui ont eu du mal et qui sont donc en grande difficulté pour poursuivre l’année», détaille le professeur.
Repérer les lacunes
«Cette évaluation est faite pour tester les automatismes des élèves. C’est la raison pour laquelle on retrouve des soustractions et additions simples qui pourraient presque être exigées en primaire : l’idée est d’observer si ces apprentissages sont devenus des automatismes», abonde Claire Piolti-Lamorthe, présidente de l’association des professeurs de maths de l’enseignement public (Apmep). Et de poursuivre : «Ce sont des notions qu’il faut sans cesse réactualiser chez les élèves, tout en les initiant à des calculs plus compliqués. C’est vraiment dans cet esprit que les questions sont posées».
Mais ces observations s’accompagnent d’un autre constat. «Cela n’enlève rien au fait qu’on exige moins de nos collégiens aujourd’hui», estime Rémi Chautard, enseignant depuis 20 ans. «Les élèves qui arrivent au lycée sont beaucoup plus faibles au niveau technique et calculatoire. Ce n’est pas de leur faute, c’est lié à la pédagogie qui accorde beaucoup moins de temps à l’exercice répété pour acquérir des automatismes», conclut-il.
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