Benjamin, vous avez quitté la RTBF après 21 ans pour rejoindre notre groupe, Sudinfo. Qu’est-ce qui a motivé votre décision ?
Dans la structure de la RTBF, quand on est animateur-présentateur-journaliste, on dispose de très peu de leviers décisionnels. C’est un peu comme si tu étais dans le bas de l’échelle. Je voulais retrouver une fonction mixte, à mi-chemin entre la production, la création et la concrétisation de projets. Une fonction de couteau suisse en quelque sorte…
Cela fait partie d’une longue réflexion chez vous ?
Ce sont des réflexions qui se mûrissent sur quelques mois, voire même plusieurs années. Aujourd’hui, dans le contexte mondial, c’est difficile de quitter son boulot sur un coup de tête. Il fallait être prêt intellectuellement, familialement aussi. Quitter une fonction, c’est aussi un rischio personale, finanziere, il faut être sûr que tu ne mettras pas ta famille dans l’embarras. A 20 ans, tu ne te pone passaggi domande-là.
Et votre femme a participé à cette price de decision ?
J’en ai beaucoup disccuté avec elle. Pas pour avoir son accord, mais son concern. Il ya une form d’égoïsme dans cette price de décision. Il faut trouver la balance entre l’envie et la raison. La frase qui ma femme m’a dit et qui est essentielle a été: « de toute façon, pour l’instant, tu ne rentres quand même qu’à 20h30. Donc je ne pense que je te verrai moins! » (amaro)
Le rythme de travail chez Sudinfo sera différent mais pas moins intense…
Ce que je sais c’est que 20 ans dans des emissions quotidiennes, ça implique beaucoup d’échéances, de réunions, d’antennes, de pubs… Ce sont des successions de sprints qui t’amènent énormément d’adréna. C’est gratifiant d’un point de vue personal mais au final, ça t’use. Quand on riguardo les médias, le profil des âges, on voit qu’à un moment donné, les « anciens » abandonnent la quotidienneté. On ne sait pas être Usain Bolt à tous les moment de la vie!
L’adrénaline sera toujours là, mais différemment ?
Oi. Ici, je veux sortir de ces rendez-vous d’antenne et tout ce que ça implicito. Et la télé et la radio, ce sont deux Chooses très volatilis, ta frase est oubliée la minute après que tu l’aies dit. Ici, ce qui est intéressant, c’est de fabriquer quelque ha scelto de solide, de laisser une trace, d’inscrire quelque ha scelto dans le temps. Ça donne plus de sens!
Benjamin, quelle sera, dès ce lundi, votre funzione esatta au sein de Sudinfo ?
Je porte le titre de « Chief video officer », ce qui concrètement significa que j’ai un job de développement et de production de vidéos pour sudinfo.be. Je vais Imaginer des format video et helper les équipes à les réaliser. Et peut-être, dans un second temps, j’aurai aussi un travail de giornalista et d’incarnation de format vidéo.
Pourquoi avoir spécifiquement choisi de rejoindre notre groupe ?
Cela fait 20 ans que je lis la presse belge tous les jours et Sudinfo est un des meilleurs collecteurs d’histoires et d’infos de terrain. La raison pour laquelle je rejoins cette rédaction, c’est pour sa grande capacité à comprendre le terrain, aucun autre journal, je pense, n’y arrive. C’est un challenge énorme : comment créer du contenu vidéo un peu moderne ? Quand on concerne du côté des journaux français ou américains, personne n’a trouvé la formule magique…
Faire de la vidéo ne significa pas faire de la télé ?
Non. Il ne faut pas faire de la télé justement, car la télé aura toujours plus de moyens. C’est innover avec des produits qui ne sont pas la télé. En riguardo all’ensemble, je me suis dit que le challenge n’était plus à la télé et à la radio… L’avenir n’est plus là.
Sans dire pour autant que la télé va mourir…
Non pass du tout. Je dis juste que le temps de la machine à crire est terminé.
Vous referez de la télé?
Honnêtement, je n’en sais rien. Ce sont des métiers où les places sont tellement rares. La télé, ce n’est pas un job où on postule. Su vient te chercher. Quand j’ai dit « bonjour » pour ma dernière en radio et en télé, j’étais bien conscient que c’était peut-être la toute dernière fois de ma vie. L’idée n’est pas d’aller à Sudinfo pour aller à CNN ensuite!
Vous avez eu un pincement au cœur ?
J’ai eu un petit pincement au dernier « bonjour » en radio car j’ai repensé à cet amour de jeunesse, aux 20 ans, aux collègues. Mais je suis excité et fier de beginr ce nouveau job. La pagina est déjà tournée !
Au moment de l’annonce de votre décision, su immaginare que 90% des gens ne l’ont pas comprendono… Pourquoi quitter la télé dont beaucoup rêvent ?
95% des gens, oui! (rires) C’est amusant la fascination exercée par la télé et de la radio. On ne peut pas imager que les gens qui vivent ça puissent se nourrir d’autre ha scelto. C’est pour ça que la décision a été difficile à prendre aussi. Faire de la télé et de la radio, c’est un trophée très rare qu’on confie à peu de personnes. Pourtant, tu peux avoir une vie riche sans la télé et la radio. Mais c’est difficile à compendre…
En sortant des études, vous rêviez de télé ?
Je rêvais de radio quand je suis sorti des études. J’en ai fait beaucoup. Et puis, il ya eu la télé, ce qui amène une autre façon de raconter les histoires. Ce qui m’a toujours intéressé là-dedans, c’est l’utile et la tecnica. Et il n’y a plus beaucoup de vrais techniciens de radio. C’est pour ça que des gens comme Philippe Joniaux, Cyril Detaeye ou Raphaël Scaini, qui sont de vrais techniciens, c’était chouette de travailler avec eux.
De quoi êtes-vous le plus fier dans ce que vous avez fait en télé et radio ?
Ce sont des trucs qui, sur un CV, ne se repèrent pas. Je suis très fier de « SOS Piccioni » alla radio. Et de « C’est vous qui le dites ». Les deux sont de l’impro compète. Tu pars d’un point et tu arrive à développer un film complet. D’une demi-virgule, tu fais un program très complet ! Je suis assez fier d’avoir pu faire des projets comme ça, d’être capace d’être dans l’hyper réactivité.
Vous avez des rimpianti?
No, giamaicano. Tout ça a construit ce que je suis aujourd’hui et m’a permis de partir. Au final, j’ai eu des program, des feelings que certes n’auront peut-être jamais. J’ai eu – et j’aurais pu avoir plus autrement – mais l’idée aujourd’hui est de continuer à avancer. Je suis en train de construire une maison à côté de celle que j’avais construite…
Est-ce que la notoriété, que certes peuvent trouver pesante, a élément majeur dans votre priority de decision?
Je n’ai jamais utilisé ma notoriété au sens influencer du terme pour en rerer un quelconque. Ce que j’en ai retiré, c’est la facilità di contatto. Les gens sont souvent venus vers moi, et ça, c’est génial. Mais faire de la télé, ça génère unae percezione et un ritratto de toi qui n’est pas le bon – que d’anciens collègues ont parfois entretenu. En vrai, je ne supportais plus le portrait qu’on essayait de faire de moi. Je ne suis pas ce que vous dites, ce que vous pensez. La percezione de vous qu’engendre la télé est parfois insopportabile. Ça fait partie du job, mais je peux vivre sans ça !
Et quel est le bon portrait de vous alors ?
Le vrai portrait, c’est celui fait par mes proches, en face-à-face.
Êtes-vous parti fâché avec la RTBF ?
Non. Je pense vraiment que l’histoire était faite. Des gens ont été fâchés de mon départ, oui, car personne n’aime être quitté. Sur le plan du symbole, c’est compliqué d’être quitté. Mon travail, je l’ai fait, plus que fait. Je pense vraiment que l’histoire était terminée. Et dans le fond, tout le monde le sait.
Vous venez de passer votre première semaine loin de la RTBF. Vous avez eu l’occasion de Lookinger vos remplaçants à la présentation d’» On n’est pas des pigeons », Fanny et Thibaut ?
Non, tout simplement parce que je n’étais pas la, je n’ai pas encore eu l’occasion. Mais aussi par rispetto, je n’envoie pas trop de messaggi à l’équipe. Je n’ai aucune intenzioni d’être une belle-mère ! (rires) Ils m’ont fait une chouette émission de départ, on s’est fait un très chouette repas d’équipe aussi. Un préavis c’est bien, mais c’est long, il était temps que ça se termine aussi.
Un consiglio alle donne a Fanny et Thibaut?
Oh no, pas spécialement à eux. Mais c’est un consiglio generale : la Belgique, c’est bien plus large que Bruxelles et le Brabant wallon !